Veux-tu par un doux privilège, Me mettre au-dessus des humains ? Fais-moi boire au creux de tes mains, Si l’eau n’en dissout point la neige.Ah ! Je n’en puis plus, je me pâme, Mon âme est prête à s’envoler ; Tu viens de me faire avaler La moitié moins d’eau que de flamme. Ta bouche d’un baiser humide Pourrait amortir ce grand feu : De crainte de pécher un peu N’achève pas un homicide. J’aurais plus de bonne fortune Caressé d’un jeune Soleil Que celui qui dans le sommeil Reçut des faveurs de la Lune. Climène, ce baiser m’enivre, Cet autre me rend tout transi. Si je ne meurs de celui-ci, Je ne suis pas digne de vivre. François TRISTAN L'HERMITE