Un jour, dans le désert funèbre de ma vie, Oasis enchanteur, Amour, tu m’apparus ; L’azur s’illumina sur ma tête ravie, Tout le ciel à mes yeux s’entr’ouvrit... et je crus. Je disais : C’est ici qu’après ma longue attente. Je vais cueillir le fruit dont je veux me nourrir ; C’est ici qu’à jamais je fixerai ma tente, Ici que je veux vivre et que je veux mourir ! O doux commencements de l’amoureuse lièvre ; O regards messagers d’un bonheur surhumain, Allouette du cœur, chaste aveu que la lèvre Tient captif, mais qu’un jour ose lâcher la main ! Jours fortunés remplis de célestes revanches, Après l’heureux tourment trop longtemps enduré ! O terrasse, où ses doigts, eu cueillant des pervenches, M’ont glissé mon triomphe â jamais assuré !