Par tes yeux si beaux sous les voiles De leurs franges de longs cils noirs, Soleils jumeaux, doubles étoiles, D’un cœur ardent ardents miroirs ; Par ton front aux pâleurs d’albâtre, Que couronnent des cheveux bruns, Où l’haleine du vent folâtre Parmi la soie et les parfums ; Par tes lèvres, fraîche églantine, Grenade en fleur, riant corail D’où sort une voix argentine À travers la nacre et l’émail ; Par ton sein rétif qui s’agite Et bat sa prison de satin, Par ta main étroite et petite, Par l’éclat vermeil de ton teint ; Par ton doux accent d’Espagnole, Par l’aube de tes dix-sept ans, Je t’aimerai, ma jeune folle, Un peu plus que toujours, ... longtemps ! Théophile GAUTIER