Qu’une vierge du ciel, de ses vertus parée,
Passe à travers sa nuit et ses songes flétris,
Morne et calme, il fuira la vision sacrée ;
L’ange est venu trop tard : dans son âme ulcérée
Rien n’est resté debout, tout est cendre et débris.
S’il put être trahi par l’Ève de la terre,
Il ne sait point tromper l’ange envoyé par Dieu :
Il fuit le lys sans tache et la fleur adultère ;
Et, seul, suivant sa voie aride et solitaire,
Il dit à l’espérance un éternel adieu.
O pauvre cœur détruit, noble temple en ruines,
Par la nue et l’orage et les ans dévastés !...
De ces murs foudroyés par les flammes divines
Nul n’approche, et l’autel, souillé d’herbe et d’épines,
Croule, encor plein du Dieu dont il fut habité.
Auguste LACAUSSADE