Que le sort, quel qu'il soit, vous trouve toujours grande! Que demain soit doux comme hier! Qu'en vous, ô ma beauté, jamais ne se répande Le découragement amer, Ni le fiel, ni l'ennui des coeurs qui se dénouent, Ni cette cendre, hélas! que sur un front pâli, Dans l'ombre, à petit bruit secouent Les froides ailes de l'oubli! Laissez, laissez brûler pour vous, ô vous que j'aime! Mes chants dans mon âme allumés! Vivez pour la nature, et le ciel, et moi-même! Après avoir souffert, aimez! Laissez entrer en vous, après nos deuils funèbres, L'aube, fille des nuits, l'amour, fils des douleurs, Tout ce qui luit dans les ténèbres, Tout ce qui sourit dans les pleurs! Victor HUGO