Quand par le dur hiver tristement ramenée La neige aux longs flocons tombe, et blanchit le toit, Laissez geindre du temps la face enchifrenée. Par nos nombreux fagots, rendez-moi l'âtre étroit ! Par le rêveur oisif, la douce après-dînée ! Les pieds sur les chenets, il songe, il rêve, il croit Au bonheur ! Il ne veut devant sa cheminée Qu'un voltaire bien doux, pouvant railler le froid ! Il tisonne son feu du bout de sa pincette ; La flamme s'élargit, comme une étoile jette L'étincelle que l'oeil dans l'ombre fixe et suit ; Il lui semble alors voir les astres du soir poindre ; L'illusion redouble ; heureux ! Il pense joindre A la chaleur du jour le charme de la nuit ! Jules VERNE