Un soir, que nous veillions sous les marronniers verts ;
Nos voix, dans le jardin, retentissaient joyeuses,
Et, noyant mes dix doigts dans vos boucles soyeuses,
Entre deux gros baisers, je vous promis des vers.Depuis lors, j’ai vieilli ; ma vie eut des revers ;
Je me berçai souvent d’espérances railleuses ;
Mais pour vous, la jeunesse et ses fleurs merveilleuses
Par des printemps vermeils ont marqué mes hivers.Vierge au front rougissant, demain vous serez femme :
Je devrais vous écrire un long épithalame ;
Mais, hélas ! ce n’est plus de mode désormais.Le sonnet, ce pigmée, a vaincu le colosse...
Daignez donc accepter celui-ci, car j’y mets
Tous mes vœux de bonheur et mon présent de noce.
Louis FRECHETTE