Les plus beaux vers sont ceux qu’on n’écrira jamais,
Fleurs de rêves dont l’âme a respiré l’arôme,
Lueurs d’un infini, sourires d’un fantôme,
Voix de plaine que l’on entend sur les sommets.
L’intraduisible espace est hanté de poèmes
Mystérieux exil, Eden, jardin sacré
Où le péché de l’art n’a jamais pénétré
Mais que tu pourras voir quelque jour, si tu m’aimes.
Quelque soir où l’amour fondra nos deux esprits,
En silence, dans un silence qui se pâme
Viens pencher longuement ton âme sur mon âme
Pour y lire les vers que je n’ai pas écrits...
Edmond HARAUCOURT