L'heure où tu possèdes le mieux Mon être tout entier, c'est l'heure Où, faible et ravi, je demeure Sous la puissance de tes yeux.Je me mets à genoux, j'appuie Sur ton cœur mon front agité, Et ton regard comme une pluie Me verse la sérénité. Car je devine sa présence, Je le sens sur moi promené Comme une subtile influence, Et j'en suis comme environné... Te dirai-je quel est mon rêve ? Je ne sais, l'univers a fui... Quand tu m'appelles, je me lève Égaré, muet, ébloui... Et bien longtemps, l'âme chagrine, Je regrette, ennemi du jour, La douce nuit de ta poitrine Où je m'abîmais dans l'amour. Sully PRUDHOMME