Puisque Dieu, pour aimer, te fit tendre et sensible,
Je te laisse, ô mon coeur, te délecter d'amour ;
Car de t'en abstenir il serait impossible,
Comme sans respirer subsister un seul jour.
Sur terre, dans les cieux tout être et toute chose
A sa pente et son but marqué par le Seigneur :
Les astres ont l'éther, les papillons la rose,
Mais l'amitié, l'amour ont les fibres du coeur.
Oui, l'amour pour le coeur est une nourriture,
Un besoin sans lequel il ne fait que souffrir :
Il lui faut jour et nuit chercher par la nature
Un être à consoler, des âmes à chérir.
Aime donc, ô mon coeur, puisqu'il t'est nécessaire
Ah ! il existe tant d'objets dignes d'amour !
Ici-bas c'est la femme et la fleur éphémère,
Au ciel c'est l'Eternel et la gloire et le jour.
Albert FERLAND