Des ombres du malheur mon front triste se voile, Mon horizon est sombre et mon jour est obscur ; Mais dans mon ciel éteint, ô ma fidèle étoile, Je vois briller toujours ton rayon doux et pur. Lorsque pour me punir tout fuit et m'abandonne, Tendre pour mes erreurs ton cœur me les pardonne ; Sans me blâmer jamais tu gémis avec moi ; Et, sensible aux douleurs que ta bonté partage, Tu couvres de ta voix la clameur qui m'outrage. Non ! il n'est point au ciel d'ange meilleur que toi ! Si d'un sourire encor la sereine nature Peut réjouir mon oeil morne et désenchanté, C'est qu'elle a de ton âme, ô noble créature, Le sourire ineffable et l'auguste beauté. Si le courroux des vents en guerre avec les ondes, A réveillé des mers les colères profondes, Mon cœur peut être ému mais ce n'est point d'effroi ! Des hommes et des flots que me font les tempêtes ?... Mais cette vague, hélas ! qui gronde sur nos têtes, M'enlève à ton beau ciel et m'éloigne de toi ! Auguste LACAUSSADE