Il faut te fuir, séduisante Corinne ; Il faut te fuir et ne plus te revoir : De tes attraits la puissance divine Troubla mon être, et dicta ce devoir.J’ai vu tes yeux où la candeur respire, Tes traits charmants, ton sourire enchanteur ; Ta douce voix a causé mon délire, Et, désormais, le tourment de mon cœur. Oui, c’en est fait, ton image chérie A pour jamais pris place dans mon cœur ; Pour l’effacer, il faut m’ôter la vie, Qui n’est pour moi qu’une lente douleur. Félicité, fantôme imaginaire, Qu’en vain mon cœur essaya de saisir ! Ah ! ne sois plus une vaine chimère Qui se complaise à me faire souffrir. Ne plus te voir !… qui pourrait y souscrire ? Ne plus t’entendre ! oh ! ce serait affreux. Je puis t’aimer, sans jamais te le dire, Ah ! je le sens, c’est encore être heureux. Alexandre LATIL